Les climats du vignoble de Bourgogne au patrimoine mondial de l’Unesco

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Jean-Pierre Gillot, vice-président de l’association pour l’inscription des climats du vignoble de Bourgogne au patrimoine mondial de l’Unesco « Une planification cohérente pour le territoire viticole »

Propos recueillis par Christiane Perruchot – Moniteur N° 5649 – Publié le 02/03/2012

La France proposera la candidature des climats du vignoble de Bourgogne à l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.

Que représente pour vous cette victoire d’étape ?

Elle récompense tout un territoire mobilisé depuis 2004 à travers ses élus et ses habitants, de Dijon à Beaune en passant par la côte de Nuits-Saint-Georges. L’inscription n’est cependant pas acquise. En juin à Saint-Pétersbourg, le comité du patrimoine mondial donnera un avis fondé sur les prescriptions de ses vingt et un Etats membres et sur les premiers éléments de gestion du site. A partir de cet été, des experts désignés par le Conseil international des monuments et des sites (Icomos) vérifieront sur le terrain l’authenticité des 1 247 parcelles désignées sous le nom de climats (1). L’association poursuivra l’élaboration de son plan de gestion du site avant de céder la place à un nouveau mode de gouvernance fondé sur deux piliers : une conférence territoriale pilotée par les élus, et une commission technique permanente, l’organe opérationnel.

Quel travail réglementaire le mode de gestion suppose-t-il ?

Rendu le 9 février, l’inventaire du cabinet d’études Grahal et du service régional de l’inventaire répertorie tout le petit patrimoine bâti, en majorité dénué de toute protection : clos, murgers et cabottes, mais aussi l’habitat vigneron, les granges et les cuveries.
Réalisée par le cabinet Ponant de Rochefort, l’étude d’opportunité des protections et du mode de gestion va guider les communes sur les outils réglementaires à mettre en place. Beaune a adopté le principe de création d’une aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (2), Dijon possédant pour sa part un secteur sauvegardé. Une extension du site classé de la côte méridionale de Beaune jusqu’à la côte de Nuits-Saint-Georges est aussi envisagée. Il est également question d’une trame écologique et d’une politique d’exploitation durable des carrières, dont la présence a toujours été indissociable de la vigne.
Des outils de planification harmonisés couvriront ce territoire de 327 395 habitants : schémas de cohérence territoriale (Scot) pour les agglomérations de Dijon et de Beaune, plans locaux d’urbanisme (PLU) intercommunaux pour les communautés de communes du Pays de Nuits-Saint-Georges et de Gevrey-Chambertin. La candidature au patrimoine mondial aura également le mérite de prendre à bras de corps la question de l’affichage publicitaire dans les entrées de ville.

(1) Parcelles de vignes délimitées au centiare près et bénéficiant de conditions géologiques, hydrologiques et atmosphériques spécifiques, donnant des crus et des cuvées distinctes. (2) La loi dite Grenelle 2 a institué les AVAP pour remplacer les zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager.

Le Moniteur