Le Pouliguen : Un inventaire remarquable

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Un inventaire remarquable

Dans le cadre du futur Plan Local d’Urbanisme (PLU), la municipalité du Pouliguen vient d’organiser une présentation de l’architecture et du patrimoine communal.

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Cet exposé fait suite à la première des réunions d’information auprès des habitants qui déboucheront à terme sur le nouveau PLU en remplacement du POS (Plan d’occupation des Sols).
En clair, il s’agit de définir les grandes orientations de la commune en matière de zones à urbaniser, de protection des espaces naturels et de définir les règles de constructions futures, le tout dans le cadre du « développement durable » qui est dans tous les discours depuis le Grenelle de l’environnement.
C’est devant un petit auditoire et en présence du Maire Yves Lainé et de son adjoint à l’urbanisme Philippe David que le cabinet Ponant a présenté son rapport. Il s’agit d’un état des lieux de la ville, avant d’imaginer la suite à travers des documents de travail réuni dans une AVAP (Aire de Valorisation de l’Architecture et du Patrimoine) qui va remplacer la ZPPAUP (Zone de protection du Patrimoine architectural, Urbain et Paysager).
Si les sigles et la réglementation changent et évoluent, l’idée reste la même. Il s’agit de prendre en compte les problématiques liées aux modes de vie actuels, arriver à gérer le patrimoine existant en intégrant les contraintes d’aujourd’hui et de demain avec, par exemple les structures liées aux énergies renouvelables (éolien).
Si la protection est nécessaire et souhaitée par tous avec des sensibilités différentes, Bruno Coussy, du cabinet Ponant, a rappelé que : « La protection est souvent aussi un facteur de remise en question de l’acquis et qu’elle débouche sur un recentrage de la vie locale ». Il s’agit de retrouver de « l’authenticité au Pouliguen ».

Nos ancêtres les Gaulois.

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 L’arrêt sur image du Pouliguen a été narré par Anne Boissay, architecte du patrimoine du cabinet Ponant.
La présentation a commencé par un cours d’histoire avec l’arrivée de Gaulois au Pouliguen (vers 500 avant J.-C.), puis les  Romains prennent les choses en mains avec la création de voies et l’exploitation des marais. L’on apprend, en zappant sur des siècles d’évènements que la véritable histoire de la bourgade, dépendante de Batz, s’accélère au XVIIe siècle avec une activité portuaire importante.
Cette dernière décline au XVIII e au profit d’une activité touristique qui ne cessera ensuite de croître, malgré les arrêts dûs aux deux guerres mondiales et au marasme engendré par le crack boursier de 1929.
Quelques dates sont significatives comme les premiers bains de mer (1820), le premier hôtel (1841), la création officielle de la commune (1854), la promenade le long de l’étier (1870) et l’arrivée du chemin de fer (1879).
Du coup, la population grossit, les constructions s’accélèrent, les colonies de vacances, l’automobile et les congés payés font du Pouliguen une destination appréciée. Comme le souligne aussi Anne Boisset : « On fuit Le Croisic, trop mondain, pour venir profiter du charme et de la tranquillité du Pouliguen ».
On construit à tout va, notamment le long des quais et sur la grande côte, à l’époque, pas de POS, ni de PLU pour freiner les ardeurs, on aménage, on investit : hôtel, pensions de familles, camping. Les notables et écrivains romantiques, les intellectuels font ériger des maisons bourgeoises. On vient profiter du bon air, les résidences poussent comme des champignons, d’abord dans le bourg historique, puis, aux alentours, sur la côte, dans les marais.
Toute cette activité est freinée par la superficie de la commune (439 hectares) et par les premières mesures de protections.

Inventaire du remarquable

La mission du cabinet Ponant a donc été d’établir la typologie du bâti existant aux fins d’un classement, comme les édifices remarquables qui peuvent être les villas balnéaires, cottages, chalets, castels ou les maisons bourgeoises de la fin du XIX e. Ont été aussi inventoriés des bâtiments plus modernes (comme le Rex) et des structures historiques de la commune comme la chapelle Sainte-Anne.

Rentrent dans ce classement, toujours au titre de la protection, les espaces naturels et les zones humides, mais, aussi, des murets, des sentiers, des puits et des colombiers ou ce que l’architecte défini comme des « séquences urbaines », une ruelle ou une suite de façades.

L’inventaire englobe aussi les points de vue et des sites, par ailleurs déjà protégés, comme le bois.

Retrouver une cohérence immobilière

Cette carte posée amène à une réflexion d’ensemble et à faire une radioscopie des problèmes qui apparaissent. Bruno Coussy, résume bien la situation : « J’avais une image magnifique du Pouliguen que je ne connaissais pas, j’ai été frappé par toutes ses maisons nouvelles et la faiblesse des espaces naturels ». « Il y a un vrai manque de visibilité, les entrées de ville sont à repenser. Il y a un espace public à reconquérir, une hiérarchie à retrouver. Il faut redonner au Pouliguen son caractère ancien, alléger, retrouver une cohérence immobilière ».
Bruno Coussy montre avec des images très parlantes, les façades des maisons dénaturées par le progrès (volets roulants en plastique, balustrades en fer forgé remplacées par des matériaux modernes) et les quais où le piéton a une place réduite. Il montre du doigt les terrasses des commerces qui cachent les immeubles remarquables : « ça fait un peu misérable, finalement ». Il constate « une réelle dégradation du bâti ».Conclusion : « Il va falloir conjuguer la modernité et l’histoire de la ville ».

L’approbation de l’AVAP va prendre du temps, un an. D’ici là, on devrait encore beaucoup travailler sur les zones de protection à venir. Elles seront soumises à débat et à une enquête d’utilité publique.

Auteur : JRC | 07/10/2011

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