Quimper ville Architecture et paysage Nouveau plan
Le bâtiment de la BNP : un exemple d’intégration réussi qui fut salué par les professionnels dans les années 1970.
23 octobre 2013 / Ronan Larvor /
Un nouveau Plan de protection du patrimoine architectural et paysager se dessine. Le futur périmètre devrait être élargi sur la ville, suite aux conclusions d’une étude présentée en réunion publique, lundi.
Quand on approche le patrimoine architectural d’une ville, rien ne vaut un oeil neuf. Le point de vue de l’habitant est parfois usé par l’habitude. Bruno Coussy du cabinet Ponant Stratégies Urbaines de Rochefort, était l’homme de la situation pour préparer la nouvelle Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (Avap), dessinée dans le cadre de la révision du Plan local d’urbanisme. Terminé donc l’ancienne ZPPAUP (Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager) de 1988. On remarquera que les mots « zone » et « protection » ont disparu au profit d’« aire » et « mise en valeur ». Voilà esquissé une nouvelle philosophie. L’Avap a vocation à être plus globale, à intégrer des notions de performance énergétique des bâtiments, de développement durable de la cité. « Il y a quelques décennies, l’histoire s’arrêtait au XVIIIe siècle. Les immeubles du XIXe siècle n’intéressaient personne, dit Bruno Coussy. On a toujours du mal à prendre en compte l’histoire immédiate ». La nouvelle approche se voudra donc plus globale.
Tradition et modernité
Bruno Coussy a livré lundi ses conclusions d’observateur lors d’une réunion publique à l’UBO. « J’ai remarqué à Quimper l’équilibre entre tradition et modernité, dit l’architecte urbaniste. Dans les revues d’urbanisme des années 1970, j’ai le souvenir d’un bâtiment qui était présenté comme l’exemple d’une architecture culturellement intégrée. C’est celui de la BNP (rue du Parc) ».
« Très bien géré »
En travaillant sur le tissu urbain historique de Quimper, Bruno Coussy a été conforté dans son approche. « La modernité est présente à Quimper à tout moment. Il est rare de trouver l’image d’une vision arrêtée de l’histoire. J’ai aussi constaté une remarquable continuité urbaine et non une juxtaposition d’immeuble. Cela est sensible par exemple dans la rue Amiral-Ronarc’h. Enfin, vous avez le Frugy. Rarement dans une ville on sent un agencement côté cour et côté jardin appuyé ainsi par le relief ». « Le centre-ville de Quimper est très bien géré », note-t-il.
Des problèmes
Tout n’est pas rose. Bruno Coussy a pointé « la dégradation » liée à l’arrivée des menuiseries en plastique, l’évolution de façades percées de garages sans souci de l’histoire du bâti, les panneaux commerciaux inadaptés, les nouvelles clôtures qui ferment le paysage : une évolution commune à tous les centres-villes, malgré les zones de protection. L’Avap aura donc une vocation pédagogique importante. Elle aura aussi un périmètre élargi à un patrimoine plus récent : le quartier au-dessus de la gare, la rue de Pont-l’Abbé… Elle reprendra aussi les zones de protection paysagère déjà existantes : Kercaradec, Toulgoat, Ty Mamm Doué, le Corniguel et Kerogan en prévoyant des liaisons vertes dans les vallées. Ce zonage sera soumis à enquête publique parallèlement au document révisé du Plan local d’urbanisme pour être validé sans doute fin 2015.
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